Ecole d'Aïkido - art martial japonais, aikibudoviet
 
Échauffement ou pas ?

Échauffement ou pas ?

Quelle part accorder à cette partie du cours et est-elle utile ?…

La question fait souvent débat dans les arts martiaux dits « défensifs » (kravmaga, self-defense, aïkido, …) et dans ceux dits « compétitifs » (MMA, boxes, karaté, judo, …)

Autant pour les arts de combats compétitifs, le sujet ne fait pas débat. Il s’agit d’un sport qui nécessite une explosivité, une force, une souplesse, pour être supérieur à son adversaire, plus rapide, plus fort, plus impressionnant. Il est donc logique de travailler ces paramètres au travers du cardio, du renforcement musculaire ou de la souplesse.

Autant pour les arts défensifs, les avis sont partagés. Certains considèrent, qu’on ne s’échauffe pas dans la rue, et que la pratique doit être immédiatement efficace.

Certes. Cela dit, dans la rue on dispose de paramètres complémentaires, qui représentent des réflexes primaires. Par exemple, :

  • La peur : (même si on est de grands guerriers, oui on peut avoir peur…). Cette peur peut nous paralyser mais aussi nous engager à être raisonnable (comme par exemple se cacher rapidement, ou évacuer un lieu de conflits potentiels)
  • L’excitation : traduit par une montée d’adrénaline. Phénomène naturel pour engager des réactions défensives
  • Les réflexes : une action non contrôlée pour se protéger d’un coup ou éviter une attaque

Ces éléments sont quasiment innés. Il sont lancés dans un processus intégré depuis la nuit des temps dans le corps humain.

A partir de là on n’aurait donc pas besoin de s’échauffer avant un combat. Tel Myamoto Musashi avant son combat à Ichijoji, il suffirait d’un peu de méditation et d’une grande force de caractère (et d’arriver en avance…)

Sauf que même Musashi s’entrainait probablement afin de parfaire ses techniques de coupes à deux sabres ou ses esquives.

Pour arriver au niveau d’excitation d’un vrai combat, sans ressentir la peur ou l’excitation. Pour faire monter l’adrénaline, s’échauffer correctement est donc quasi essentiel.

A partir de ce moment la pratique pourra être poussée à l’extrême afin de développer ses capacités. Car le but de l’entrainement est bien d’être meilleur, plus efficace, plus sûr de ses gestes.

Un bon échauffement est propre à chacun, mais globalement on recherche à faire monter le cardio, à travailler les articulations, à étirer progressivement, et réveiller les muscles.

A parti de là, chaque discipline développe son échauffement pour répondre aux exigences de sa discipline et de l’orientation donnée par l’école ou le professeur.

Dans le cas de l’aïkido, le travail des chutes doit se faire ensuite, une fois que le corps est déjà « réveillé ».

En aïkivudao, nous avons toujours donné à cette partie du cours une place importante. Certains pourraient nous le reprocher, mais nous partons du principe que la discipline sollicite le corps de manière intense. Il est donc important de bien l’y préparer. Cela nous a souvent voulu une réputation « guerrière » même si nous ne cherchons pas à rivaliser avec des boxeurs ou des champions taekwondo et de jujitsu brésilien. C’est justement dans ces disciplines que nous puisons nos idées d’échauffements, pour nous pousser à nous dépasser et à nous préparer aux randoris que nous voulons intenses.

Ce type d’approche est bien sûr différent de celui que l’on peut trouver dans les clubs d’aïkido contemporains. Sauf pour des écoles spécifiques comme le Shodokan (compétitif) ou le Yoshinkan, les styles actuels comportent un échauffement réduit à quelques mouvements articulaires ou à une « méditation active ». Certains ne s’échauffent même pas du tout et pratiquent les chutes ou le suwari waza « à froid ». A notre avis c’est une erreur. La blessure intervient tôt ou tard et parfois de manière définitive.

Bien entendu tous les échauffements sont adaptés à nos élèves, et chacun peut s’y retrouver. (on ne force personne !)