AIKIVUDAO et AIKIDO
L’Aikivudao reste une école d’aïkido.
Mais qu’est ce que l’aïkido ?
L’aïkido (合気道, aikido) est un art martial japonais (budo), fondé par Morihei Ueshiba O sensei entre 1925 et 1969. L’aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d’aikibudo et sous le nom Aïkido en 1942. Il a été créé à partir de l’expérience que son fondateur avait de l’enseignement des koryu (écoles d’arts martiaux anciennes), essentiellement le ju-jitsu de l’école daitō ryū, le kenjutsu (art du sabre japonais) et l’aikijutsu. L’aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l’ère moderne.
L’aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l’adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l’adversaire, mais à réduire sa tentative d’agression à néant. L’aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans l’esprit de l’aïkido, il n’y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n’existe pas de compétition d’aïkido excepté dans le style Shodokan fondé par Kenji Tomiki (et de ce fait appelé aussi Tomiki ryu, École Tomiki).
L’aikido en France :
L’Aïkido est introduit en France par Minoru Mochizuki en 1951.
Il pratique d’autres arts martiaux, principalement le Judo, quand il est recommandé en 1930 par son professeur Kano Sensei auprès de Ueshiba pour étudier les techniques de Ju-Jutsu.
De retour au Japon, il demande à Ueshiba d’envoyer un nouveau disciple en France. C’est Tadashi Abe que O Sensei choisit pour accomplir cette mission.
Tadashi, alors âgé de 28 ans, ne parle pas un mot de français. Il enseigne dans les dojos de Judo déjà implantés à cette époque. Le maître Kawaishi lui conseille de procéder comme il l’a fait pour le Judo à son arrivée, c’est-à-dire de codifier les mouvements sous forme de séries, ce qui s’avère plus adapté à la pédagogie des occidentaux. De 1953 à 1961, Tadashi suit méthodiquement ce conseil. Son Aïkido est très axé sur la défense. Tadashi avait comme particularité physique de ne plus avoir de séparation entre les phalanges à cause de ses frappes répétées au makiwara, souvenir de ses débuts à Osaka en 1942, une époque où le Japon fabriquait des guerriers. Après huit ans de travail, il retourne dans son pays considérant accomplie la mission que O Sensei lui avait confiée.
Avant de quitter la France, il décerne le quatrième dan à André Nocquet (élève de Ueshiba de 1955 à 1957) qu’il charge d’assumer la relève.
Il laisse plusieurs milliers de pratiquants en France, avec parmi eux de nombreuses ceintures noires. De retour au Japon, il est choqué par le changement de l’enseignement pendant son absence. Reprochant au Hombo Dojo de pratiquer un sport de femmes, il se sépare de l’Aïkikaï.
Par la suite, c’est Mutsuro Nakazono qui arrive en 1961 à Marseille.
La même année que Nakazono, arrive en France un deuxième disciple, Masamichi Noro, et mandaté pour propager l’Aïkido en France et en Europe. Entre-temps, plusieurs pratiquants se sont établis depuis le départ de Tadashi Abe. Refusant d’accepter Nakazono comme remplaçant, ils poursuivent leur propre chemin.
L’arrivée de Noro est accueillie avec beaucoup de méfiance par certains professeurs français qui ont peur que soit mis en cause leur prestige naissant. Masamichi Noro, certainement ébranlé par cet accueil sans chaleur, poursuit sa mission et crée en 1962 l’Association Culturelle Française d’Aïkido ( ACFA). Il organise de nombreux stages en France et en Europe et fonde en l’espace de trois ans 250 clubs qu’il dirige dans toute l’Europe. En 1969, Noro est victime d’un très grave accident de la route qui le laisse, en dépit de plusieurs opérations, paralysé d’un bras. Sans qu’il en soit informé, les instances du moment décident de confier la responsabilité de ses clubs à ses assistants. Quand il reprend son enseignement, seulement quelques fidèles sont encore au rendez-vous. Il ouvre alors à Paris un dojo appelé Institut Noro. C’est l’époque de la contestation en France. Les querelles à propos de formes, de styles, sont incessantes, chaque groupe étant persuadé de pratiquer et d’enseigner le « vrai » Aïkido. Son style étant de plus en plus critiqué, Noro décide de se séparer de toutes attaches et donne un nouveau nom à son art, où la notion de combat disparaît complètement : le Kinomichi.
C’est au cours de cette période qu’un autre maître japonais arrive en France. En 1964, O Sensei Ueshiba charge Nobuyoshi Tamura, qui a prévu de découvrir l’Europe durant son voyage de noces, d’étudier la manière dont fonctionne l’Aïkido en France au travers des structures associatives qui le régissent. Il collabore avec André Nocquet et Hiroo Mochizuki. Il restera finalement en France jusqu’à son décès en 2010.