vers un statut d’invincibilité
Il est coutume dans les arts martiaux, essentiellement asiatique, d’attribuer le titre de « maître » à une personne vieille et qui a contribué à la création d’une discipline ou à son essor.
Le maitre a plusieurs aspects en occident : il s’associe à une personne qui « maitrise » son art. Donc quelqu’un qui connait toutes les techniques et qui est capable ou a été capable de vaincre n’importe quel adversaire.
Il s’associe à une personne qui détient un diplôme élevé, reconnu par le ministère ou les instances internationales, et qui fait office de référence dans une discipline.
Mais un maitre, dans l’imaginaire populaire, est aussi une personne qui est considérée comme ayant atteint l’illumination et capable de comprendre son adversaire en le regardant. Maitre Yoda, Maitre Kenobi, Maitre Shu…
Alors, à partir de quand devient-on un maitre ? Combien d’années, après avoir vaincu combien d’adversaires à mains nues ?…
Ce que l’on remarque au fil du temps, c’est qu’un maitre ne l’est pas uniquement par sa technique. Mais aussi par son caractère, son esprit, et son regard détaché qu’il porte sur le monde.
Tout le monde est conscient que Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido était un maitre. Pourquoi ? Parce qu’on nous l’a dit ! Et en lisant quelques histoires rapportées c’est ce qu’on en a déduit. Mais Maitre Ueshiba était ce qu’il était par sa technique, mais aussi après une vie traversée par des drames, la guerre, la captivité, la recherche spirituelle et une force de caractère hors du commun.
Mais de M.Ueshiba, à Gichin Funakoshi ou Jigoro Kano, en passant par Tadashi Abe, Minoru Mochizuki, Hiroo Mochizuki, , tous on marqué leur époque par leur caractère au-delà de leur technique.
M.Ueshiba 
G. Shioda 
M. Noro 
M. Mochizuki 
T.Abe
Un champion du monde boxe n’est pas considéré pour un maitre. Il le devient en devenant vieux et portant un regard sur le jeune boxeur qui s’entraine à se faire saigner les poings tous les jours.
Rob Kaman 
Georges Foreman 
Mohammed Ali
Rickson Gracie est aussi un maitre à sa manière. Car il a su vivre sa technique au-delà de la salle d’entrainement, jusque dans son quotidien.
Un maitre est une personne qui connait son art, et qui le vit tous les jours. 24h/24h, même le dimanche !
Je me souviens de notre professeur Jean-Pierre Rouvière. Jusqu’à l’âge de 66 ans, il n’était pas encore un maitre. Il était un bon professeur, avec un dynamisme inégalé, et une force de caractère parfois débordante. Il est pour nous devenu un maitre peu après son AVC.
Jean-Pierre et les maitres vietnamiens 
cours 
débuts comme enseignant 
stage 
Jean-Pierre
Après avoir passé des heures à l’hôpital puis en fauteuil roulant, il est remonté sur le tatami, à moitié paralysé, pour reprendre et enchainer les cours devant ses élèves médusés. Pendant plusieurs années, il a continué à pratiquer. Nous montrant à tous que rien n’est impossible. Que la force est en nous, et que pour les autres on devient plus fort.
A partir de ce jour, nous l’avons appelé maitre !